记录女性对独裁政权的反抗

1973年,智利发生军事政变,左翼民主政府被推翻,皮诺切特成为独裁者。这一年,29岁的Marilú Mallet 逃亡蒙特利尔成为政治难民,她父亲是被推翻的智利民主政府教育部长,她本人称政变中神秘死亡的萨尔瓦多·阿连德总统为“叔叔”。

25年后,智利结束独裁统治。

2003年, 已成为加拿大知名导演的Marilú Mallet回到智利,拍摄了纪录片《孤独的舞者》(la cueca sola),记录了她儿时的伙伴,阿连德总统的女儿伊莎贝拉和她在Alliance Francaise 的法语教师Monica等智利女性在独裁时期的反抗活动。2013年9月8日晚,智利军事政变40周年纪念日前夕,Marilú Mallet 在参加一个聚会时表示,10年前的拍摄之所以聚焦女性,是因为当她回到智利,立即被女性在民主运动中的作用吸引住了。

在《孤独的舞者》中,被军政府处决的前政治人物的女儿们回忆了政变当日的细节,讲述了她们找到亲人的尸体及安葬的情形,引用了她们举着失踪者名牌抗议,并被当局高压水枪冲击的镜头,以及她们组成的难属舞蹈团的表演片段。

影片面世10年后, Marilú Mallet 回忆拍摄的细节时还泪流满面,她说在加拿大,人们的生活太舒适了,常常为一些很小的事情而痛苦,而当她回到智利,发现人们的痛苦是那么巨大。例如在她的纪录片中,有一位妇女,在政变当日丈夫被斩首,不久父亲又被处决,她还不得不面对儿女的提问,告诉他们什么是斩首。那种铭心刻骨的痛苦,是舒适环境下的人们无法想象的。

纪录片以三位黑衣女性的舞蹈为穿插, 这种舞蹈叫cueca,是智利的国舞。

英国歌手史汀(Sting)在1987年发表了其反对皮诺切特独裁的歌曲《她们孤独地舞蹈》(They Dance Alone) (Cueca Solo),这首歌在1988年曼德拉70岁生日晚会上、在国际大赦组织在布宜诺斯艾利斯的音乐会上多次被演唱。

看《孤独的舞者》一片时,不禁想到中国的天安门母亲群体,将来是否也有人以纪录片的形式记录她们?我原想和 Marilú Mallet 提及这个问题,但一转念还是罢了,智利难民聚焦智利的政治事件,中国人的事情,还是留给中国人自己去拍摄吧。

以下是加拿大档案馆里记载的 Marilú Mallet 资料:

Marilú Mallet

(1944- )
Cinéaste et écrivaine

Née à Santiago, au Chili, en 1944, Marilú Mallet est cinéaste et écrivaine; elle arrive au Québec en 1973 en tant que réfugié politique après le coup d'État contre le président Salvador Allende. À la différence de nombreux réfugiés, elle grandit dans la richesse, vit dans une grande et magnifique maison et fréquente la haute société chilienne. Son père, ministre de l'Éducation au Chili, est un proche d'Allende. Grâce à lui, elle connaît bien les élites politiques de son pays et appelle même Allende « mon oncle ». Sa mère, peintre, l'initie aux arts en très bas âge.

Après avoir séjourné avec sa famille en Europe en 1952, puis brièvement aux États-Unis, Marilú Mallet retourne au Chili à l'âge de 20 ans pour y étudier l'architecture. Même si cette discipline n'est pas son premier amour, elle pense que c'est une profession plus sûre que le cinéma. Une fois diplômée en architecture, elle déménage à Cuba pour y étudier à l'Institut du film de La Havane. Elle n'y reste qu'une année, toutefois, parce qu'elle constate que les femmes n'y sont pas libres de prendre part aux activités commerciales, culturelles et sociales du pays.

En 1971, année de l'élection du Parti de l'unité populaire dont Allende est chef, elle décide de travailler pour le compte du parti tout en amorçant sa carrière de cinéaste. Elle organise la distribution de films et en produit plusieurs sur divers sujets, dont la folkloriste Violette Para, les Indiens du sud du Chili et le combat des analphabètes de la classe ouvrière. Son implication dans le Parti de l'unité populaire interrompt provisoirement sa carrière florissante, cependant, puisqu'elle est choisie déléguée du gouvernement chilien aux Nations Unies.

Puis, le président Allende est assassiné et le général Augusto Pinochet prend le pouvoir. Tous ceux qui travaillaient sous la direction d'Allende sont mis sur une liste noire et poursuivis par la police. Marilú Mallet cherche asile à l'ambassade du Canada à Santiago avant d'arriver au Québec comme réfugiée politique.

Même si elle n'avait jamais pensé s'installer au Canada, elle choisit d'y venir parce que la vie des femmes y est moins étouffante que dans d'autres pays. Elle connaît également très bien le travail de l'Office national du film et sait que le Canada est l'un des seuls endroits dans le monde où la production filmique est financée par l'État.

Même si elle doit surmonter des obstacles considérables dans son nouveau pays, dont l'incapacité de parler le français ou l'anglais et la perte du statut social dont elle jouissait au Chili, Marilú Mallet poursuit sa carrière de cinéaste et continue à s'instruire. En effet, elle obtient une maîtrise en histoire de l'art et un doctorat en études françaises de l'Université de Montréal. Pendant plusieurs années, elle enseigne les études cinématographiques dans plusieurs institutions de Montréal.

En 1980, elle fonde, avec Dominique Pinel, les Films de l'Atalante. Une des productions les plus remarquables de cette compagnie reste le film de Marilú Mallet intitulé Journal inachevé (1982), qui remporte le Prix de la critique québécoise et le Prix spécial du jury au Festival du film de Biarritz en 1983. Il s'agit d'un docudrame semi-autobiographique à propos d'une cinéaste du Chili qui, comme Marilú Mallet, vie et travaille dans le Canada francophone. Ce film porte sur quelques-unes des difficultés auxquelles doivent faire face les immigrants : les problèmes linguistiques, la perte de leur culture et de leurs amis, les souvenirs du pays natal qu'on ne peut partager avec ses pairs. Plus précisément, il jette un regard sur les difficultés que connaissent les femmes artistes en exil, de l'incompréhension et du rejet de leur travail en passant par le déséquilibre des pouvoirs entre elles et les hommes avec qui elles vivent, jusqu'au sentiment que l'imagination se gaspille dans les détails du quotidien.

Dans une scène particulièrement émouvante, après une vive discussion avec son mari (le cinéaste australien Michael Rubbo) à propos de son travail, le personnage qui incarne Marilú Mallet devient presque hystérique lorsqu'il critique d'une manière passive-agressive son approche « trop suggestive » du cinéma. La spontanéité et l'intensité de sa réaction ainsi que la manière dont elle la filme (plan d'ensemble statique et plan de plongée extrême) a pour effet de brouiller le monde imaginaire du film et la réalité de ce couple dont la relation se détériore.

Tout de suite après ce moment crucial du film, comme si elle voulait insister sur la solitude des artistes immigrantes et sur leur besoin de pouvoir compter sur leur milieu ethnique, la cinéaste interview d'autres exilées chiliennes (y compris l'écrivaine Isabel Allende, fille de Salvador Allende). Ces entrevues permettent de terminer le film sur une note d'espoir, où Marilú Mallet conclut, en s'inspirant de l'expérience de ses camarades, que la marginalisation, même si elle n'est pas de tout repos, peut également être une source de force.

L'expérience de l'immigrante est au centre d'autres films de Marilú Mallet : Les Borges (1978), qui porte sur une famille d'immigrés portugais arrivée à Montréal en 1967; Il n'y a pas d'oubli (1975), dont le sujet est le mode de vie d'un groupe d'exilés chiliens au Québec; et Chère Amérique (1989), qui met en scène deux femmes de Montréal : une jeune femme du Québec aux prises avec son désir d'avoir des enfants et de poursuivre une carrière de musicienne, et une femme plus âgée, Céleste, d'origine portugaise, qui a sacrifié la vie de ses enfants pour faire fortune en Amérique.

Marilú Mallet a également écrit deux recueils de nouvelles : Les compagnons de l'horloge-pointeuse (1981) et Miami Trip (1986). Dans le premier ouvrage, les nouvelles ont pour thèmes divers événements cataclysmiques qui ont conduit au renversement du gouvernement d'Allende ou qui l'ont suivi. En revanche, Miami Trip met l'accent sur les tensions, les méprises et les frustrations inhérentes aux relations humaines.

Au nombre des récents projets de Marilú Mallet, mentionnons La Cueca Sola (2003), qui l'amène au Chili où elle raconte l'histoire tragique et inspirante de cinq femmes de générations diverses qui ont souffert pendant la dictature d'Augusto Pinochet et sont devenues des héroïnes lorsque la démocratie a été rétablie. À l'heure actuelle, Marilú Mallet travaille sur un film de fiction intitulé Atacama, qui se déroule dans la région désertique de l'Atacama au Chili, plateau peu habité où il ne pleut pratiquement jamais, qui s'étend de l'océan Pacifique aux Andes.

Marilú Mallet vit au Québec depuis une trentaine d'années, son combat pour s'adapter à la culture et à la langue est maintenant chose du passé. Comme les changements politiques qui sont survenus au Chili au cours des dernières années en ont fait un pays plus accueillant, on pourrait penser que l'isolement de Marilú Mallet fait également partie de son passé et que son avenir est prometteur.








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